Le vent du nord



Me sens à gros bouillons ces jours-ci.

Comme si je savais en-dedans de moi, en mon for intérieur, qu’il y avait du changement qui se pointait le bout du nez. J’me sens en terrain vaseux, boueux, où toutes les plaques tectoniques de mon sol, autrefois solide, se mettent à bouger. Je le sais que ça va finir par se déposer, le mouvement va cesser, mais je ne sais pas encore quelle forme tout ça prendra… Et ça, pour l’anxieuse que je suis, il n’y a rien de plaisant là-dedans. Mettons que j’aime beaucoup savoir où je vais et que d’habitude, c’est moi qui ai les mains sur le volant. Non seulement, je conduis, mais c’est moi qui ai décidé de la destination, sorti le meilleur chemin sur mon GPS et qui sais exactement quels seront les obstacles à traverser. Y’a un accident ou un nid de poule sur ma route, la voix de la madame robotisée me l’a dit. Merci, je suis préparée. Là, tout d’un coup, c’est comme si mon GPS avait pris le contrôle de ma vie, sans rien me demander, pour m’entraîner je ne sais trop où… Isshhh. Vous dire le fun que j’ai.

Et pourtant, on a tous des phases de transitions, de transformations, de changements. Où on doit s’adapter, ajuster nos voiles au vent qui vient de se lever et se laisser porter au gré du courant. Le problème, c’est qu’au lieu de profiter de la « ride », notre premier réflexe est de s’agripper. On se rebute. On refuse le vent. Ben beau pas être d’accord, c’est jamais nous les plus forts. Le vent nous mènera là où on DOIT aller. Non pas là où on VEUT aller.

Alors je me sens ainsi ces jours-ci. Le vent s’est levé, la girouette tourne de tout bord tout côté, je dois juste apprendre à me déposer. Et à respirer. Le vent finit toujours par se calmer. Et ça fait toujours du bien de se le rappeler.

En espérant juste ne pas en ressortir trop ébouriffée.

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