La fée du logis



J’adore ma maison. J’ai d’ailleurs toujours aimé le cocooning.

Faire un mijoté, un dimanche après-midi, qui embaume la cuisine. Lire, devant un feu de foyer, en écoutant de la musique. C’est mon genre de sport, zéro-extrême, mais ô combien agréable et satisfaisant. J’aime créer des ambiances. Et je me découvre même, depuis quelques années, une véritable passion pour la décoration intérieure. Je peux passer des heures sur Instagram à suivre des comptes de déco scandinave (des décors tout blanc, lumineux. J’ai sans doute d’ailleurs des racines scandinaves tellement tout me plaît de leur déco et leur façon de vivre : le hygge, c’est très moi !). Je parcours les catalogues de Restauration Hardware avec une telle passion que j’appelle ça ma porno (!!) et les dimanches après-midis, c’est souvent ma suggestion d’activité : « On va-tu faire le tour des boutiques? ».

Bref, je cherche constamment la petite touche qui va parfaire telle ou telle pièce. Le coussin gris en forme de cœur que j’ai placé sur mon sofa. La nouvelle doudou moelleuse et juste parfaite pour mon solarium. Les chandelles que je dépose… partout ! (Parce que j’adoooore les chandelles, surtout celles de Thymes «Frasier Fir» à l’odeur de sapin qui me font capoter !) Comme si le fait d’accorder de l’importance aux petits détails contribuait à mon bien-être. Que le fait de trouver ma maison belle m’apportait un réel bonheur.

Toutefois, ne pensez pas que je sois une fée du logis pour autant… Au contraire ! Martha Stewart n’a pas à avoir peur de la Bélanger ! Ça me prend du temps pour arriver à un résultat qui me satisfait pleinement. C’est comme un long work in progress qui s’éternise parfois beaucoup trop longtemps ! J’peux fixer le même mur pendant des mois, à hésiter entre 2 cadres ou 2 teintes de blanc ! Y’a des cadres qui traînent sur mon plancher de salon depuis des mois parce que je n’arrive pas à décider des images à placer dedans. Vous voyez le genre ? Je dois vivre dans mon décor, réfléchir, fouiller, jusqu’à ce que j’ai le déclic, le coup de cœur pour l’embellir. Quand mon chum n’en peut plus que je lui dise : « Me semble que ça serait beau ce mur-là en blanc ! », je lui réponds que je suis une artiste…

Tout ce processus, aussi long soit-il, me plaît.

Et je réalise que pendant longtemps j’ai boudé mon plaisir. C’était très rare par exemple que j’allumais mes chandelles, comme ça, sans raison, en pleine semaine. Pourquoi ? Parce que je trouvais que ça ne valait pas la peine de le faire pour moi toute seule, à la limite que je les gaspillais ! Je préférais les économiser pour la visite, pour les soupers entre amis, pour les « vraies » occasions… Comme si, parce que c’était pour mon simple plaisir, ce n’était pas suffisant. Que je ne valais même pas une chandelle ! C’est fou pareil hein ?

Et bien là, avec l’automne bien installé et les journées qui raccourcissent à vue d’œil, j’ai décidé de me gâter plus souvent. De savourer ces doux moments de langueur et de douceur chez-moi. Sans me sentir coupable. Et d’apprécier. Sur ce, j’m’en retourne lire une vieille revue dans mon sofa mou, la couette un peu croche sur la tête et les pieds sur le pouf.

Comme mon père me l’a toujours dit, « On est ben, à maison ! »

Julie

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