Se ressourcer, par Patrice Coquereau

par Patrcice Coquereau

Je suis en route pour mes 57 ans, le 8 avril 2018. Après bien des épreuves liées aux troubles anxieux, lorsque j’étais dans la vingtaine et la trentaine, j’ai trouvé depuis un équilibre et une paix dans plusieurs aspects de ma vie. Globalement, je suis heureux. Je demeure pourtant avide de découvertes, de voyages, d’enseignements. Depuis 4 mois, je vis à la campagne avec mon conjoint, dans un petit coin de paradis, au bord d’un lac sans moteurs.



Le bonheur. Le silence fait désormais partie des choses prioritaires à mon équilibre. La nature est également essentielle, avec tout ce qu’elle apporte en terme de beauté et d’invitation à la contemplation et la méditation. C’est un lieu sacré pour moi. Un lieu qui permet de se recueillir. Se cueillir à nouveau. Se ressourcer. C’est le choix d’un retour aux sources. À la nature. À sa nature. Après douze années passées au centre-ville de Montréal, les circonstances ont précipité ce choix de vivre à la campagne. Mon conjoint et moi étions mûrs pour un changement fondamental de notre cadre de vie. Qui dit cadre, dit création. Toute création nécessite un cadre, et celui dans lequel nous vivons depuis ce printemps nous pousse à peindre et à écrire.

Pour autant, nous ne vivons pas coupés du monde, reclus et isolés. Nos professions respectives nous amènent fréquemment en ville. Il n’y a pas de rupture. Nous avons simplement choisi de quitter un environnement qui devenait pesant pour aller dans un autre qui nous porte, nous ressource et nous inspire. Depuis que nous sommes ici, quelques amis ou proches m’ont demandé si je regrettais ce déménagement soudain et rapide. Pas du tout. Les circonstances entourant l’achat de cette maison étaient si harmonieuses que la décision allait de soi. Je m’amuse à dire que tout s’est fait à la manière d’un bal ou d’un ballet. Les vendeurs de notre maison étaient aussi charmants que les acheteurs de notre condo. Idem pour notre agente immobilière, les déménageurs et jusqu’à nos nouveaux voisins. Être entouré de tant de collaboration donne de l’énergie. Ça donne foi en l’humanité, quand il est si facile de sombrer dans le cynisme ou le pessimisme, à voir le comportement toxique et incohérent de tant d’individus happés par les sirènes du pouvoir.

Bref, ce changement de cap me ressource profondément. La vie m’étonne de plus en plus. Non dans sa partie visible et logique, que je trouve souvent prévisible, mais plutôt dans les richesses secrètes qu’elle recèle, et qui ne demandent qu’à se manifester. Mon conjoint et moi cherchions depuis quelque temps une maison à la campagne, idéalement devant un lac sans moteurs. Nous cherchions précisément dans le secteur où nous habitons aujourd’hui. En attendant de trouver la perle rare, nous louions de temps à autre un chalet dans un resort situé tout près. Après trois années de recherches vaines, le coup de cœur s’est présenté sur un plateau d’argent. Une sorte de magie s’est opérée. Qui plus est, notre nouvelle demeure est située à 500 mètres d’une maison où mon conjoint a vécu comme locataire, il y a une dizaine d’années.

Dans toute cette aventure, nous sommes encore sous le charme de la façon avec laquelle l’invitation au ressourcement s’est faite de manière si organique, si facile, et surtout, si intuitive. La nature nous a appelé à retrouver ses qualités fondamentales. Parmi ses ressources insoupçonnées, je considère qu’elle reflète l’essence même de la vie. Je vous en reparlerai, mais je suis désormais convaincu d’une chose : la vie dans son essence est musicale. Les problèmes sont quant à eux des interférences, des distorsions. Il n’y a rien de plus ressourçant que d’être en accord ou en harmonie.

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