Quand le drame rapproche l’humain

Dans les dernières semaines, des milliers de Québécois ont été littéralement submergés par de terribles inondations. Chaque jour aux nouvelles, on voyait des citoyens se battre jours et nuits pour tenter de garder leur maison, leurs biens, leur énergie vitale. Beaucoup ont tout perdu et doivent repartir à zéro. Quand ont vit un tel drame, où puise t’on la force pour reconstruire sa maison et pour se reconstruire personnellement aussi. Est-ce qu’on peut réellement sortir plus fort après une telle épreuve ?



Oui, si on se fie au témoignage du couple formé de Jean-François Blais et Isabelle Viviers, des sinistrés des dernières inondations. Propriétaires d’une maison à Yamachiche, ce n’était pas la première épreuve qu’ils vivaient. En 2006, ils avaient déjà perdu leur maison suite à un incendie. Ils venaient juste de se rencontrer à l’époque. Ce drame qui aurait pu les séparer, a plutôt forgé ce qui allait devenir la dynamique de leur couple : devenir plus fort dans l’adversité. Oeuvrant tous les deux dans le milieu de la télévision et du spectacle, ils ont  même organisé ,en moins de 48 heures, un grand spectacle bénéfice pour les sinistrés.

Voici comment Isabelle Viviers et Jean-François Blais sont sortis grandis et transformés à jamais de cette épreuve.

Un couple plus fort et solide dans l’adversité

Jean-François : Il y a une dynamique qui s’est installée dans notre couple depuis qu’on se connaît. Chaque épreuve qu’on a eue nous a rendu plus fort comme couple. L’incendie de la maison (en 2006), alors qu’on venait de se rencontrer, ça aurait pu tourner autrement entre nous, mais tout le processus de la reconstruction de la maison nous a solidifié. À chaque fois qu’on vit une épreuve, on passe ça ensemble et on devient plus fort. Pendant les inondations j’ai eu des découragements, des paniques, j’ai pleuré, pendant ce temps-là Isabelle était forte et quand Isabelle était plus faible, moi j’étais plus fort.

Le pouvoir de l’entraide

Jean-François : Le fait de se garder dans l’entraide et dans l’aide, je suis devenu une sorte de porte-parole de ma gang, de mon village de Yamachiche, pour ceux qui étaient sinistrés. Ça m’a aidé à traverser ces moments difficiles. L’implication sociale, moi j’ai été élevé là-dedans. Mes parents étaient des gens hyper impliqués dans leur région. Et on dirait qu’avec ce qui s’est passé, l’implication dans ma communauté a pris de la place. Dans les années antérieures je n’ai pas laissé cette place là aller, parce que j’étais plus carriériste, concentré sur mon travail, mais là je pense qu’il y a un tournant avec les événements. Dorénavant à 46 ans, je vais être un citoyen engagé.

Agir plutôt que subir et chialer

Jean-François : Dans ma situation, j’aurais pu aller derrière mon ordinateur, faire des statuts Facebook et chialer derrière mon clavier. Mais j’ai décidé de provoquer les choses. Et je pense que ça, il faut qu’on le fasse plus. Le cynisme assis dans son salon c’est facile, mais il faut que tu te lèves et que tu parles. Quand tu t’impliques, tu parles et tu vois bien que les demandes que tu fais, provoquent des réactions concrètes. Pendant les inondations, on m’a demandé, « est ce que tu veux l’armée à Yamachiche ? ». « J’ai dit oui je veux l’armée à Yamachiche, c’est clair ». Il suffisait que je dise oui pour que l’armée arrive. C’est devenu concret.

Aider les sinistrés avec le spectacle « Inondés d’amour»

Isabelle:  Après les événements on s’est demandé ce que nous, on pouvait faire de concret. Nous ce qu’on sait faire dans la vie c’est des shows. Et là on s’est dit pourquoi qu’on part pas un show? Oui ça a été beaucoup de stress, mais on a transformé ça en positif.

Jean-François: On attend beaucoup des gouvernements mais je voulais aussi que les citoyens puissent contribuer pour aider les sinistrés. Le show on le fait pour le monde, on le fait pour les sinistrés, mais je pense qu’au bout du compte, ça va nous faire du bien et ça va nous aider à tourner la page et à passer au travers. Autant pour le spectacle que pendant les inondations, il y a des liens qui se sont tissés. Notre quartier a pris de la valeur parce qu’on est plus unis que jamais. Le drame rapproche l’humain.

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