Sébastien Benoit
Sébastien Benoit n’a pas seulement l’air d’un bon garçon; il l’est! Et ça se confirme lorsqu’il nous explique ce qu’il valorise dans sa vie.
C’est important de passer du temps de qualité avec ses enfants
Je considère que je suis un père assez présent. J’ai l’horaire pour le faire! J’ai un travail où on court parfois après les jobs – conséquence de la vie de pigiste – et où on se dit « je vais prendre ça et ça et ça, parce que je ne sais pas quand ça va repasser ». Mais quelques fois, j’ai décidé de refuser certains projets parce que je voulais consacrer plus de temps à ma famille et passer de beaux moments avec mon enfant. Parce que c’est du temps qui ne reviendra jamais! Je suis conscient que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre de faire ça et que j’ai de la chance!
J’ai eu une enfance heureuse. J’étais fils unique et mes parents m’ont traîné partout! On allait souvent au restaurant. J’ai fait beaucoup de sorties et de voyages avec eux. Lorsque j’avais 2 ans, ils m’ont même déjà amené voir un concert de musique classique. Quand on est arrivés à notre place, les gens de la rangée regardaient ma mère et mon père comme s’il étaient des insignifiants. Et ça a l’air que j’ai été très tranquille! Mes parents m’ont vraiment fait voir le monde. Je pense que ça a beaucoup contribué à ma grande curiosité, à ma soif de nouvelles découvertes et aussi, mais surtout, à mon goût du voyage que j’essaie de transmettre à mon garçon. Je tente de reprendre le même chemin avec mon enfant. On voyage beaucoup en famille dans le but de lui créer de beaux souvenirs et d’ouvrir ses horizons.
Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre
Il y a quelques années, j’ai passé une audition pour une émission à V. J’étais assez content de ce que j’avais livré, mais je ne l’ai pas eu. Ça m’avait vraiment déçu! Je me rappelle que je mangeais avec ma blonde et qu’elle m’avait dit: « si cette porte se ferme, ça veut dire qu’il y en a une autre qui va s’ouvrir ». Je lui avais répondu: « c’est ben niaiseux ce que tu me dis! C’est comme dire: une de perdue, dix de retrouvées! »
Mais elle avait persisté: « si ce projet ne fonctionne pas, c’est qu’il y a quelque chose d’autre qui va arriver dans ta vie. Et si cette porte reste ouverte, tu n’auras pas la chance d’entrer dans l’autre ». Trois jours plus tard, je recevais l’appel pour aller animer Occupation Double à TVA. Et l’autre show que je n’ai pas eu n’a duré qu’une saison.
J’ai choisi un emploi qui peut être très grisant et qui est le plus beau du monde à bien des égards. Par contre, il faut composer avec le fait de ne pas savoir où on va être dans 3 mois, 6 mois ou un an. Mais… force est d’admettre que ma blonde avait raison. Quand une porte se ferme, il y en a très souvent une autre qui s’ouvre.
Je gagne ma vie de ce métier depuis l’été 1994. Ça fera bientôt 25 ans d’ailleurs! Je ne suis pas le gars le plus connu, je n’ai jamais gagné de trophée, mais je suis encore là. Je suis comme une tache tenace sur un comptoir, haha. Je n’ai jamais manqué de job, mais je considère que je fais ma chance. Je pense être quelqu’un d’agréable à côtoyer et avec qui c’est plaisant de travailler. J’ai fini par accepter que ça se peut qu’un projet se passe moins bien. Et que si c’est le cas, ce n’est pas la fin! Au départ, j’avais de la difficulté à l’accepter. Chaque fois qu’une audition se passait moins bien, j’étais dévasté. J’avais l’impression que c’était terminé pour moi. Maintenant, je suis un peu plus confiant. Je suis dans le paysage télévisuel depuis un certain temps. Quand ça ne fonctionne pas, je me dis qu’il y aura autre chose. J’ai quand même été très chanceux alors c’est peut-être plus facile pour moi d’être dans cet état d’esprit. Je sais que je suis privilégié!
J’ai fait un show d’été qui s’appelait Tam Tam il y a quelques années. Je venais d’arriver à Radio-Canada. J’avais eu la chance d’avoir une immense garde-robe et les vêtements m’étaient offerts à la fin de la saison. Je demande donc à mon père de m’accompagner pour aller les récupérer et les ramener chez nous. On se stationne et on croise Bernard Derome, que je ne connais, à ce moment, que de réputation. Il me salue et se présente. « On ne se connait pas, mais j’ai eu l’occasion de vous apercevoir à quelques reprises durant l’été. Beau travail! Et surtout, je remarque que vous avez un français impeccable et ça, je trouve ça important, alors bravo! » Je CAPOTAIS! Venant de Bernard Derome, ce grand lecteur de nouvelles, c’était un honneur! Mon père, étant un ancien prof de français, était bien fier de son fils. Et moi, j’étais content que mon père ait été là pour l’entendre. On se dit: « Incroyable ce qui vient d’arriver! » On se dirige donc vers la guérite de Radio-Canada, je cherche ma carte pour faire ouvrir les portes automatiques et je réalise que je l’ai laissée dans l’auto. Je dis au gardien: « Excusez, je veux juste aller au 7e chercher mon linge » et il me répond: « pardon, mais vous êtes qui vous? » J’ai toujours vu cette histoire comme un signe que je dois rester humble. J’aurais pu me bomber le torse et m’enfler la tête en me disant: « Aie, je suis vraiment hot! Je suis fort! » Et en 15 secondes, cette petite phrase du gardien me fait redescendre sur terre. Je m’en rappelle encore et ça fait 19 ans.
Un autre exemple! Je suis à Drummondville et je tourne un épisode de Coup de food avec le comédien Mickaël Gouin. J’avais promis à mon équipe que j’allais leur acheter des gratteux de la Poule aux oeufs d’or. Entre deux restaurants, Mickaël m’accompagne donc dans une pharmacie. Je rentre et je salue la dame à l’entrée. Elle prend alors le téléphone intercom et dis: « Attention, attention: l’animateur de la Poule aux oeufs d’or est ici. Venez le rencontrer! » Les employés arrivent et je me mets à jaser avec eux. J’achète les billets dont j’avais besoin. Je regarde ensuite autour de moi; il y a environ 8 employés. Je fais mon mégalomane et je dis: « Je paie la tournée de poules à tout le monde! » Ils sont tous vraiment contents! Je sors de la pharmacie. Mickaël me regarde et me dit: « Seb, c’est épique ce que tu viens de faire. T’imagines comment les gens vont te trouver hot! C’est incroyable! » Et là, il y a une fille qui sort et qui me dit: « Aie Gino, c’était vraiment gentil! » Dans la tête de cette fille et de peut-être l’ensemble des gens qui étaient là, c’est Gino Chouinard qui leur a payé la traite! Alors, je me dis: « Tu fais ton king, mais calme-toi! Tu n’es pas si connu que ça! »
Quand j’ai tendance à vouloir m’enfler la tête, la vie se charge de me ramener sur terre. Ma mère m’a souvent dit: « Sois humble, sois bon, travaille fort! » Ça m’a toujours servi! J’ai déjà vu des gens du milieu traiter des gars de son et des caméramans comme de la « schnoutte ». Nous faisons un travail d’équipe et ceux qui sont devant le micro ou la caméra, ne sont que le dernier maillon de la chaîne. Et c’est nous qui récoltons les éloges! Il y a quelque chose d’injuste là-dedans. On est la somme de tout le travail qui a été fait en amont. C’est bien important de garder ça en tête et de rester humble!
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On peut entendre Sébastien Benoit tous les jours à la barre de « L’incroyable Retour » sur les ondes de Rythme FM avec ses complices Alexandre Barrette et Marie-Ève Janvier. Il anime La poule aux oeufs d’or à TVA ainsi que l’émission « Coup de Food » diffusée à Z Télé. En plus d’être ambassadeur de « Espace Doumandji », il est aussi porte-parole de la « Fondation Bon Départ Canadian Tire ».