Pascale Wilhelmy

Il y en aurait cent, mille, de ces choses que j’ai apprises. Et ce qui est bien avec la vie, c’est qu’on ne cesse jamais de découvrir, d’avancer, et aussi d’apprendre. Encore plus avec le temps, parce qu’il y a tant à connaître, à découvrir, à goûter et qu’on ne veut rien manquer. Jusqu’à ce que l’on comprenne que l’on ne pourra pas tout voir, tout lire, tout vivre. Et qu’on trouve le beau, simplement, dans tout ce qui nous entoure tout en laissant une belle place aux projets et aux rêves…  Rêver, ça il ne faut jamais arrêter.



No 1

Me lever en disant merci Toujours.

J’ai appris le reconnaissance. Et le bien qu’elle m’apporte. Tous les matins lorsque je me réveille, ma première pensée – vraiment la toute première qui me vient juste là, en me redressant sur mon lit, – bien c’est merci. J’étire les bras vers le ciel, je ne sais pas pourquoi, sinon que ça me fait du bien, et je dis merci. Merci la vie, merci pour la santé, pour les enfants, merci d’être aimée, merci pour la journée à venir. Rien de compliqué, ni de trop long. Juste le temps de me connecter solidement à l’essentiel, à ma chance – la santé en est une incroyable – et aux heures qui vont suivre. Et ça teinte tout le reste de la journée. De belles couleurs.

No 2

Admettre que je ne pourrai pas tout voir, tout lire, tout visiter…

Je suis gourmande de tout. J’aime la bouffe, les parfums, les paysages, les mots, les livres, les voyages. Mais, plus de temps passe, plus je réalise que je ne pourrais pas tout faire. Des fois, je me dis que je n’ai pas assez lu, que je ne connais pas tous les classiques de la littérature. Que je devrais prendre le temps de lire la poésie, de découvrir des auteurs inconnus. D’autre fois, je regrette de ne pas tout ce qu’il y a de beau dans le monde. Mais voilà, je ne pourrai pas tout voir, tout lire. Par contre, lorsque je suis en voyage, lorsque je plonge dans un livre, je le goûte. Je ne le fais pas pour les photos, ni pour raconter autour de moi. Je profite du mieux possible ce que je vis. Et oui, je prends encore des photos. Mais les plus belles, pour vrai, sont dans ma tête. Et elles ne s’effacent pas.

No 3

La gentillesse n’est pas un défaut…

J’ai déjà lancé à mes proches: « Le prochain qui me dit que je suis gentille, je le frappe. » C’est ce qu’on m’a dit toute ma vie. Des gens qui me connaissent, ceux qui ne me connaissent pas aussi. « T’as l’air tellement gentille. » Bien oui. À un certain âge, j’aurais voulu être mystérieuse, sexy, intense, ténébreuse. Qu’on me trouve intelligente, étonnante, confiante. Mais non, j’étais la gentille. Je m’autoproclamais « l’imbécile heureuse. » Sincèrement, ça m’a fatiguée longtemps…

La gentillesse n’a pas bonne figure. On imagine une personne un peu bonnasse, trop naïve. On l’associe – à tort – à une manque d’ambition, à des gens sans caractère. J’ai mis du temps à comprendre qu’au fond, c’était pas si mal la gentillesse. C’est une forme d’attention, de souci du bien-être des aux autres, de bienveillance. Ça te fait poser plein de petits gestes, anodins parfois, mais qui additionnés les uns aux autres, font la différence dans ton quotidien. C’est naturel, sans effort. Et au fond, ça fait beaucoup de bien. Ça m’a pris des années, mais aujourd’hui, je me suis réconciliée avec elle. Et le prochain qui me dit que je suis gentille, promis, je lui répondrai merci.

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