Marie-Claude Barrette

À mes yeux, Marie-Claude Barrette est l’image même de la femme assumée, qui a confiance en ses moyens et « groundée ». En lisant les 3 choses qu’elle a apprises, on se rend aussi compte de toute sa résilience, sa force intérieure et de son gros bon sens. Des leçons qu’on peut tous appliquer à notre propre vie. Merci Marie-Claude!



No 1

L’importance de bien savoir s’entourer

Pour moi, savoir m’entourer c’est super important dans tous les aspects de ma vie. Je me suis rendue compte que lorsque je n’étais pas bien entourée, je me déséquilibrais complètement, je perdais pied. J’ai besoin de croire aux gens qui sont autour de moi et j’ai besoin que les gens croient en moi aussi. Ça, ça veut dire que je dois avoir une confiance totale envers les gens qui m’accompagnent. Ça veut dire que je ne veux pas me limiter dans ce que je dis ni ce que je pense. J’ai déjà été mal entourée dans ma vie et à un moment donné et j’ai trouvé ça trop lourd. C’est trop lourd de traîner du monde dont on se demande pourquoi ils sont encore dans notre vie. Au lieu d’être poussée, ça nous tire vers l’arrière.

Ça m’est arrivé aussi de travailler avec des gens qui ne me faisaient pas confiance et j’étais incapable de livrer à 100% parce que je ne savais plus ce qu’il fallait que je fasse. Quand tu n’es pas en harmonie, tu essais de plaire, mais en même temps, ça ne t’appartient pas et l’autre est insatisfait et c’est là que tu arrives en déséquilibre.

Donc, c’est important de bien savoir s’entourer pour être le plus dans sa propre lumière. Je pense que le fait de bien m’entourer fait de moi une meilleure personne. Je ne suis jamais fermée quand je suis avec mon entourage, je suis un livre ouvert. Et quand j’ai des choix à faire, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, ce sont les gens de mon entourage que je vais consulter. Je sais qu’avec eux, je vais avoir la vérité et qu’ils n’essaieront pas simplement de me plaire.

No 2

Il n’y a pas de ligne droite dans la vie

Moi, quand ma ligne est trop droite dans ma vie, j’essaie de la casser, sinon je m’ennuie. Quand tu ne tiens rien pour acquis, tu restes toujours alerte à saisir ce qui se passe. Par contre, quand tu tiens les choses pour acquis, tu deviens rigide, et tu ne vois pas les affaires passer parce que ce n’était pas dans ton plan initial.

Ce qui m’a fait comprendre ça, c’est le fait d’avoir été en politique, un milieu difficile. Et si tu es en politique et que tu t’es dessinée une ligne droite de comment ça se passera, tu ne pourras pas survivre à ça. Il faut accepter l’opinion publique, il faut accepter qu’il va y avoir des interférences. La politique m’a enseigné qu’il n’y avait pas de ligne droite dans la vie et qu’il fallait même parfois casser la ligne pour arriver ailleurs. Je pense que c’est vraiment pour ça que mon couple a survécu à ça, parce qu’il ne fallait rien tenir pour acquis, reconstruire à chaque fois et respecter les paramètres qui étaient devant nous et faire le mieux avec ça.

Je trouve aussi que lorsque tu ne tiens rien pour acquis, tu travailles beaucoup plus fort dans la vie. Dans le fond c’est comme si je recommençais toujours à zéro à quelque part. J’aime penser que je travaille toujours sur une page blanche et qu’on peut tout refaire. C’est important d’être capable de se renouveler. Quand on tient les choses pour acquis, on se met des œillères parce qu’on a juste un chemin possible devant nous.

Quand je suis partie à 27 ans à Cacouna pour suivre Mario et que je ne connaissais personne là-bas, les gens ne comprenaient pas que je fasse ça. Mais c’est important de s’écouter et de faire abstraction de ce que pensent les autres. Les gens me disaient : « Oui mais là, tu as une bonne job à Montréal, qu’est-ce que tu vas faire là-bas. » ? Mais moi je me disais que mes amis allait être encore là, que le travail ça se remplace, je ne tenais rien pour acquis et je suis repartie de zéro quand je suis arrivée à Cacouna. La même chose quand je suis repartie à Montréal. Et je serais prête à repartir à zéro demain matin. C’est un peu comme si j’étais sur l’eau, que je n’avalais pas les vagues, mais que j’étais dans les vagues. C’est comme ça que je vois ça : je ne vais pas à contresens des vagues, j’y vais avec le flot.

No 3

Lâcher prise sur ce que je ne contrôle pas

La vie m’a vraiment appris lâcher prise sur ce que je ne contrôle pas quand j’ai dû être alitée, que j’ai été sortie de mon quotidien et qu’on m’a dit : « Tu vas rester couchée ». De la première journée jusqu’à la dixième, j’étais encore énervée de savoir que c’était quelqu’un d’autre qui faisait le ménage dans la maison et que quelqu’un d’autre s’occupait de ma fille Angela. Je capotais. Dans ma tête ça n’allait pas bien. J’avais l’impression d’être morte et vivante à la fois. J’étais complètement retirée de mon quotidien, je n’avais même pas le droit de marcher, puis à l’époque il n’y avait même pas de cellulaire, j’étais complètement sortie de la vie des gens de mon entourage.

Et à un moment donné, après 3 semaines, j’ai arrêté d’y penser. J’étais rendue ailleurs, et j’ai compris que même si ce n’était pas moi qui faisais tout, la vie continuait parfaitement. Mais le fait d’accepter d’abandonner des affaires, et de lâcher prise, n’a vraiment pas été facile à faire !

Maintenant, quand je vois que je suis confrontée à une situation où j’ai du mal à laisser aller, j’ai un truc. Je me pose toujours la question : « Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire » ? S’il n’y a rien à faire, je suis capable de faire « delete » et de passer à autre chose ».

Apprendre à lâcher prise sur ce qu’on ne contrôle pas, c’est quelque chose que j’ai dû apprendre, et on devrait tous apprendre à le faire, parce que ça change une vie. On devient moins contrôlant et ça allège notre quotidien. On profite bien plus de la vie!

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