Julie Bélanger

Depuis plus d’un an, je pose la question suivante à différents artistes: « Quelles sont les 3 plus grandes leçons que la vie vous a apprises? ». Parce que ça m’intéresse, parce que je crois qu’en partageant le beau, comme le laid, on s’aide tous ensemble à grandir un peu, évoluer. Souvent, on est ému, touché, par les réponses, d’autres fois on est amusé, mais chose certaine, y’a toujours un petit quelque chose qui peut se rapporter à notre vie à nous. Bref, pour ma première chronique en collaboration avec le 7 jours, on m’a demandé de me prêter, à mon tour, à l’exercice. Voici donc le résultat… En espérant qu’on ait plusieurs déclics au cours des prochaines semaines ensemble!



No 1

À dire non

J’ai longtemps été celle qui disait oui. Pour ne pas déplaire, ne pas créer de vagues, ne pas déranger… Mais je me suis rendue compte, avec le temps, que dire oui, alors que je ne le sentais pas, n’apportait rien de bon. Au contraire! Même qu’en disant oui à tout, on finit par perdre le respect des autres. J’arrive maintenant à dire non, mais ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, y’en a eu de la pratique pour y arriver! Pour moi, la première étape a été de décoder les signaux que mon corps m’envoie et à les écouter. Parce que dans le fond, on le sait toujours ce qui a de bon ou pas pour nous-même, mais il faut commencer par écouter les signaux. Dans mon cas, c’est simple: quand ça dit oui, y’a de la joie qui monte, instantanément, tel un feu d’artifice, des étincelles de bonheur au coeur! Tandis que lorsque c’est non, y’a plus de joie du tout, c’est plutôt quelque chose qui se coince, un noeud qui se referme sur lui-même, une boule de lourdeur qui se créé en plein plexus. C’est devenu ma boussole intérieure en quelque sorte. Et maintenant je me fais un devoir de la suivre. Parce que les fois où je ne les fais, je m’en mords les doigts à tout coup.

No 2

À m’aimer

Pas facile ça non plus hein? Ça a longtemps été un concept flou pour moi: « Apprendre à s’aimer ». J’veux ben, mais comment? Je n’avais aucune idée de la marche à suivre. Jusqu’au jour où une thérapeute m’a fait réaliser que pour apprendre à s’aimer, il faut d’abord se donner de l’amour. Simple de même. Est-ce que mon discours intérieur en est un de compassion, de réconfort et de compliments ou je suis plutôt du type à m’auto-flageller à la moindre erreur, à me critiquer constamment et à me faire la vie dure? Une fois que j’ai compris à quel point mon discours interne de perfectionniste était horrible, elle m’a donné un truc tout simple à mettre en application pour débuter le travail. (Parce qu’on s’entend qu’après des années à se maltraiter, on ne se croira pas tout de suite les premières fois qu’on va se faire les yeux doux!) Elle m’a conseillé de sortir une photo de moi, toute jeune, une photo que j’aime et qui me rappelle de beaux souvenirs, de la placer à un endroit où je la verrais à tous les jours. Et lui donner de l’amour à elle. À la petite Julie. Est-ce qu’on dirait à cet enfant toutes les affreuses choses qu’on a l’habitude de se dire? Qu’elle n’est pas à la hauteur, pas assez mince, belle et tout le reste? C’est là que j’ai compris à quel point ça n’avait aucun sens! Que je ne dirais jamais ça à un enfant comme elle… mais que pourtant je m’infligeais ce discours sur une base quotidienne. Ça été mon déclic. Et c’est ainsi que petit à petit, j’ai commencé à m’aimer.

No 3

On ne change pas

Quand j’ai commencé à travailler sur moi, je croyais vraiment que j’allais changer grâce à la thérapie. Que j’allais comprendre mes patterns, mes bobos et que j’allais régler ça une fois pour toute! J’suis quelqu’un de performant et j’abordais la thérapie de la même façon: j’allais surmonter mes problèmes, guérir les bobos en 2 temps 3 mouvements et passer à un autre appel. Quelle naïveté! En fait, la vie allait plutôt me démontrer le contraire: on ne change pas vraiment, malgré toute la démarche et les sous investis dans notre mieux-être! Pourquoi fait-on ça alors? Est-ce à dire qu’on perd notre temps à se gratter le bobo? Pas du tout! On fait un apprentissage essentiel selon moi: on apprend à mieux se connaître. À comprendre pourquoi telle ou telle situation, qui ne fait rien du tout à un autre, a le pouvoir de nous déclencher, nous mettre hors de nous ou nous faire pleurer. Comme si on traçait la carte de notre intérieur. Avec ses beaux côtés lumineux et ses plus sombres aussi. Personnellement, des trucs qui m’atteignaient enfant, m’atteignent encore aujourd’hui. Mais la différence, c’est que je sais pourquoi maintenant. J’en suis consciente et ça m’aide à me sortir de là au plus vite. Bref, ça aide à se connaître… et à souffrir moins longtemps.

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