Véronique Cloutier



No 1

Laisser de la liberté dans le couple

Je suis une ancienne dépendante…et un peu jalouse! Plus jeune, j’avais besoin de vivre dans un couple fusionnel. Je forçais beaucoup les choses pour qu’on soit ensemble tout le temps. Quand mon amoureux sortait avec d’autre monde que moi, je me sentais terriblement menacée ! Comme si je ne pouvais pas accepter qu’il ait du plaisir sans moi.

C’est dans mon couple précédent (avant Louis) que j’ai pris conscience que j’en demandais trop et que je pouvais être très accaparante. Il a fallu que je travaille là-dessus, parce que je ne pouvais pas m’en faire toute une soirée parce que mon chum était parti souper ! J’ai réalisé que la pire là-dedans, c’était moi : je me faisais souffrir et en plus, ça ne changeait rien… Je perdais mon temps, alors que j’aurais pu faire des choses pour moi.

C’est un grand apprentissage ! Je n’ai pas changé du jour au lendemain, ça s’est fait graduellement. Mais à 42 ans, je peux dire que je vis en couple en super communion. Le pire, c’est qu’on travaille souvent ensemble… Je vis dans un couple encore plus fusionnel aujourd’hui finalement, mais avec une immense liberté de choix, pour qu’on se réalise pleinement et qu’on soit heureux. Je lui laisse une grande liberté et j’ai appris à soutenir mon mari dans ses choix, même si ça a un impact sur ma vie de couple et familiale.

Aujourd’hui, je mets la jalousie sur le dos de la jeunesse : quand on est jeune, on pense qu’on ne peut pas exister à l’extérieur du couple… Et c’est une grosse erreur. Quand j’ai rencontré Louis, j’ai régressé un peu dans nos premiers mois… Ça m’a insécurisé parce que j’avais l’impression d’avoir rencontré le bon gars, avec qui je voulais des enfants : je voulais qu’il soit vraiment heureux avec moi ! Mais avec le temps, on ne vit plus ça du tout. C’est fabuleux de se sentir libre à l’intérieur de son couple ! Et je pense que j’ai atteint ça, à 42 ans, après 16 ans de vie de couple! Il y a une confiance entre nous, mais d’abord une confiance en MOI. Plus je vieillis, plus je m’aime comme personne, avec mes qualités et défauts. Mais ça ne veut pas dire que je trouve ça drôle si une fille s’essaie sur mon chum !

No 2

Chaque enfant est différent

Je me suis longtemps questionnée par rapport à mon demi-frère qui a 23 ans de moins que moi et ma sœur : on a tous été élevés avec les mêmes valeurs, mais on est tous si différents… Avec le recul, je me rends compte qu’on n’a pas été élevés de la même façon, équitablement. Mais maintenant que j’ai 3 enfants de 14, 12 et 7 ans, j’ai dû me rendre à l’évidence : c’est utopique de penser qu’on va les élever de la même façon! Parce que comme ils sont si différents, comme maman, on doit avoir des approches différentes avec eux. Oui, il y a des règles de base, de politesse, de savoir-vivre, peu importe le tempérament. Mais après, il y a l’approche qu’il faut personnaliser avec chacun.

Par exemple, je n’ai pas la même approche avec ma fille qui a des difficultés scolaires qu’avec mon fils qui réussit facilement à l’école. Je ne peux pas les aborder de la même façon ! Ma plus vieille est plus dans la confrontation, elle s’oppose à l’autorité, elle a de la graine d’avocat, elle va s’obstiner, elle va demander des arguments. Mes 2 autres enfants, quand je leur dis quelque chose, ils me répondent juste « ok! ». C’est évident que je ne peux pas les traiter de la même façon. Comprendre et apprendre à choisir tes batailles, c’est les 2 façons de s’en sortir saine d’esprit avec des enfants ! Et c’est encore plus vrai avec des enfants différents, qu’ils soient TDAH, autiste, ou avec un handicap.

Dans la vie, c’est pas vrai qu’on est tous égaux, que tout le monde est pareil. Pourquoi ne pas l’enseigner à nos enfants quand ils sont jeunes ? La vie, ce n’est pas toujours juste! Et les enfants n’ont pas tous les mêmes besoins. Par exemple, j’argumente plus avec ma fille, parce qu’elle a besoin d’entendre des arguments valables. On a donc plus de discussions avec elle. Mais quand les arguments ne passent toujours pas, on change de ton, on serre la vis ! Parce c’est aussi ça, être parent. Juste « non », c’est une réponse complète pour un parent qui parle à son enfant !

No 3

Avoir de l’empathie

Ce sont les épreuves de la vie, les coups durs qui m’ont rendue extrêmement empathique. Toutes les épreuves que j’ai vécues dans ma famille, celles que vous savez et celles que vous ne savez pas. Les coups de poing dans la face. Si tu n’apprends pas de ça, qu’est-ce que ça donne ? Il faut qu’il reste autre chose que de la peine ! C’est ma façon de voir la vie.

Depuis 10-12 ans, mon empathie a décuplé. J’ai beaucoup de mal à regarder les nouvelles sans éprouver des émotions. Mon réflexe, maintenant, que ce soit dans une impasse personnelle ou professionnelle, c’est d’abord de me demander pourquoi la personne a fait ou dit quelque chose. Au lieu de m’emporter, de m’opposer, je me questionne. Et ça, c’est de l’empathie pure ! J’essaie de comprendre le comportement, la réaction de l’autre…

Ça fait de moi une meilleure personne et je me sauve beaucoup de soucis ! Des fois, tu t’en fais, tu rumines, tu restes sur une impression après une conversation houleuse… Tu t’en fais pour finalement parler à la personne et réaliser qu’elle était juste fatiguée et que ce n’était pas grave ! Alors que si tu avais fait l’exercice de te mettre à sa place, tu ne t’en serais pas fait autant !

J’essaie de ne pas trop juger, de ne pas trop prendre les choses personnelles. Quand on prend quelques minutes pour décanter, ça nous sauve des ennuis et ça nous permet d’accepter plus de choses ! Il y a aussi des fois où on n’est pas d’accord et qu’il n’y a pas de solution. L’empathie, ça t’aide à être résilient, à accepter qu’il n’y ait justement pas de solution!

Je suis beaucoup confrontée à la souffrance intérieure des gens sur les réseaux sociaux. Tu ne peux pas être aussi méchant avec les gens sans être malheureux ! Maintenant, quand je lis un message méchant, plutôt que de grimper dans les rideaux, je me dis « eh lala, quel être malheureux ». Et je le dis sans sarcasme!

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