Le régime du p’tit raisin sec



C’est pas mal comme ça que je me sens en ce moment. Comme un beau p’tit raisin sec. Et c’est le même scénario qui se répète à chaque fin de saison de travail. C’est devenu mon régime de vie en quelque sorte, ma façon, très personnelle, de trouver mon équilibre.

Pendant des mois, j’ai la pédale au fond. J’enchaîne des journées, de 12 ou 16 heures, presque chronométrées, réglées au quart de tour, où chaque tâche est bien placée dans une case de mon agenda. Je réussis à passer au-travers parce que tout est à sa place… Et il ne faut pas trop que ça bouge! C’est un équilibre très précaire, qui tolère peu la spontanéité, les coups de tête ou changements de dernière minute.

Je fais un métier de performance, où je dois être à la hauteur, tout le temps. Le travail, les réunions, la préparation, l’entraînement, la vie sociale et la vie amoureuse. Je réussis à tout faire rentrer dans mes semaines. Mais j’arrive le vendredi soir, complètement exténuée. Tout ce que j’ai envie de faire à ce moment là, c’est de devenir aussi molle que mes vêtements et veiller sur mon sofa jusqu’à l’heure du dodo…Genre 21h, si j’suis ben wild. Donc non, pas trop de jet-set ni de glamour pour moi. Mais c’est ma vie, celle que j’ai choisie et je ne m’en plains pas. C’est intense, mais ça me comble.

Bref, ce régime de vie , j’suis capable de m’y astreindre pendant plusieurs mois d’affilée. Machine à travailler j’te dis. Dopée raide à l’adrénaline.

Mais une fois que l’horaire devient plus léger, que je reprends contact avec moi-même, avec ma vie, que je recommence à me sentir… tout tombe. D’un coup. Autant j’ai eu longtemps la drive qu’il me fallait pour tout faire, autant là, j’ai de la difficulté à trouver l’énergie nécessaire pour les tâches du quotidien: faire la bouffe, les courses, le lavage… Tout ça me pèse au plus haut point. Et l’inspiration, la créativité, l’envie des nouveaux projets (qui habituellement me stimulent beaucoup) y’en a pu. À sec. D’où le p’tit raisin sec.

J’entre alors dans une période de douceur, de moelleux, de lenteur, tout le contraire des sensations fortes, de rythme soutenu et du tourbillon. Y’a toujours un clash, c’est évident. Mais, une fois le clash passé, ce retour à la douceur est oh combien agréable! Aussi doux que de se coucher dans des draps propres qui ont séché au grand air par une belle journée d’été. Qu’une salade fraîche avec des fines herbes du jardin et un bon verre de rosé. Qu’une soirée qui s’étire dans la nuit où on réinvente la vie avec de bons amis… Et c’est ainsi que mon p’tit raisin sec revient lentement à la vie.

Bref, on y est, la période des vacances qui débute. Avant de débrancher pour l’été, je veux vous remercier sincèrement pour vos bons mots, pour nos échanges au cours de la dernière année. Y’a une connexion profonde, réelle, qui s’est établie et, moi qui a toujours eu peur de me dévoiler, je me rends compte à quel point c’est libérateur de le faire. On se sent plus fort, plus assumé et on se rend compte surtout qu’on n’est pas seul. Qu’on vit tous à peu près les mêmes peurs, les mêmes défis… Ça aide à mieux traverser les jours de pluie.

Je vous souhaite un été ensoleillé, rempli de moments de vie magiques (tsé des trucs que ça fait longtemps que vous n’avez pas fait ou encore jamais osé faire, faites-le donc!) Je vous donnerai des nouvelles de temps en temps, promis. D’ici là, on se retrouve à la mi-août avec plein de nouveautés (on a d’ailleurs commencé le travail, ben hâte de vous présenter tout ça!)

Mais d’ici là, je m’en vais profiter de ma vie, recharger les batteries et reconnecter avec mes envies… Le p’tit raisin aura retrouver son chewy à la fin de l’été, promis.

Bon été!

Julie

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