Mêlé par rapport à votre carrière? Pas de panique!
Le printemps COVID a été un véritable tourbillon d’émotions. Cette situation nous a menés à nous poser un tas de questions, soit sur nos valeurs profondes, ou encore sur nos aspirations.
texte Marylise Champagne, conseillère en développement de carrière et en orientation Photo Umit Bulut
Qu’on soit essoufflé parce que notre milieu de travail roule à 100 miles à l’heure (pour produire des masques ou des plexiglas, qui sait?), en congé forcé ou à expérimenter une nouvelle réalité de télétravail à la maison, il n’est pas rare que les questionnements sur notre avenir professionnel nous tirent du jus.
On se retrouve avec un petit goût de « ce n’est pas tout à fait ça ». On n’a pas nécessairement mis le doigt sur ce qui ne va pas ou sur ce qu’on veut réellement, mais le sentiment qu’une partie de nous est mise en veilleuse nous fait juste sentir « moche ».
Comme conseillère d’orientation et développement de carrière, je n’ai jamais vu autant de gens angoissés par rapport à leur avenir qu’en temps de COVID. Mais l’été est arrivé, les terrasses ont été prises d’assaut … et on a mis tout cela de côté! ET ÇA A FAIT DU BIEN! Mais avec la rentrée et l’automne qui s’installe, voilà que le malaise est revenu au galop…
Comme depuis toujours, mon mandat est de soutenir les gens lors des grandes périodes d’adaptation, J’AIMERAIS JUSTE FAIRE UN ÉNORME CÂLIN À TOUT LE MONDE en leur disant doucement : « Oui, tu es normal. Tu sais, ton patron aussi, il se pose les mêmes questions… ».
Encore tabou
Parce que, oui, c’est encore tabou de se questionner à l’âge adulte. J’entends souvent des phrases qui génèrent une forte pression comme « je devrais savoir ». Ou une pression encore plus forte en temps de pandémie : « je ne peux pas chialer, je suis quand même privilégié ». « Spoiler Alert » : on est plusieurs à passer par là. Faut arrêter d’avoir honte!
Et l’impact de la pandémie dans tout ça?
Il y a un impact, c’est certain. Il y a des émotions qui cohabitent à travers cette crise : prenons le temps de les écouter. Chacune de ces émotions camoufle un besoin qui était déjà présent depuis bien longtemps.
La pandémie peut amener un moment de réflexion forcé. C’est un moment pour redéfinir sa direction. Et l’ajuster si nécessaire.
Commencer à se démêler
S’ajuster, c’est d’abord et avant tout défaire le mythe qu’on choisit une profession pour la vie.
Juste pour être plus claire : l’ajustement n’a peut-être pas à être drastique. Une réorientation complète à 180 degrés n’est pas toujours la solution.
La pensée plus réaliste consiste à percevoir que le monde extérieur (le marché du travail) et le monde intérieur (nos besoins, notre personnalité, nos valeurs) sont changeants et influencent notre sentiment de satisfaction et nos choix. Certains choix pris à 19 ans peuvent ne plus correspondre à ceux d’aujourd’hui.
S’ajuster passe aussi par la connaissance de soi. Être capable de nommer ses forces, ses limites, ses réussites, ses priorités.
Ce qui peut nous aider à voir plus clair à l’heure où le chômage est omniprésent, mais aussi à l’heure où on mérite tout autant d’être heureux au travail :
Célébrer la personne que nous sommes maintenant. Faire un bilan à ce jour de notre carrière et de nos expériences (même personnelles). C’est super important, parce que nous accumulons un bagage qui en dit long sur nos capacités, mais surtout on y trouve plusieurs indices cachés qui permettent de nous comprendre et d’affiner nos critères pour la suite, de gagner en confiance et de se mettre en valeur.
Voici deux questions exploratoires pour débuter :
– Quelles sont les forces qu’on veut mettre de l’avant dans une suite professionnelle?
– Laquelle de nos faiblesses a-t-on le plus besoin d’accepter pour gagner en confiance ?
Tolérer la phase d’incertitude. Ouf, c’est souvent une phase qui n’est pas facile. C’est aussi anxiogène.
Définir ce qui est important pour nous. Les solutions pour mettre de la clarté sont souvent très personnelles, elles peuvent aussi évoluer tout au long de la vie. Et si notre discours passait tranquillement de « je suis à bout » à « j’ai besoin de »? Percevoir avec un peu plus de clarté les éléments non négociables dans sa vie donne une direction. Les choix professionnels subséquents pourront s’y aligner.
Se mettre en mouvement dans cette direction, et ce, malgré la peur. Cela se fait en parlant de notre cheminement aux gens autour de soi, à des gens qui ne nous jugeront pas et qui nous feront réfléchir. Nous pouvons explorer de nouvelles avenues, essayer de développer une nouvelle compétence, changer son rythme de travail. Il y a autant de possibilités d’actions que d’individus.
Depuis des années, j’aime aider les gens à mieux se connaître et à se choisir. Mon rêve est surtout qu’une personne insatisfaite professionnellement prenne moins de temps pour se mettre en action vers une vie qui a plus de sens pour elle…
__
Pour découvrir les programmes individuels et les ateliers de Marylise Champagne : marylisechampagne.com
Facebook: @carrieremarylise
Instagram:@marylisechampagne_co