Kintsugi: la perfection de l’imperfection

texte Bloomemagazine.com

Cet art traditionnel japonais – qui ne peut être que japonais si on y pense bien! – démontre comment un objet brisé peut devenir un objet de beauté. Un exemple à suivre à l’époque du tout jetable.



La traduction libre de kintsugi, c’est quelque chose comme «jonction dorée». La technique existerait depuis le XVe siècle, époque où le shogun Ashikaga Yoshimasa, peiné de voir sa tasse préférée cassée et inutilisable, l’envoya se faire réparer en Chine. Insatisfait du résultat, il refila le mandat à des artisans japonais qui décidèrent de la transformer en bijou. Bingo.

Depuis ce premier kintsugi, la façon de faire est restée la même et elle n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. D’abord, il faut recoller les morceaux avec une laque (comme l’urushi, une laque naturelle tirée de la sève d’un arbre), puis poncer les objets pour que leur surface devienne bien lisse. Ceci fait, de fines couches de laque, d’or ou d’argent liquide sont appliquées au pinceau sur les fêlures avant qu’on ne les saupoudre de fine poussière métallique. Après, on polit le tout. C’est un travail méticuleux qui demande finesse et patience – les plus beaux kintsugi peuvent demander jusqu’à un mois de travail.

Un bol fêlé, une tasse ébréchée, un vase qui a éclaté en 27 morceaux. Chaque pièce de céramique accidentée est unique, chaque kintsugi le sera donc. Le travail de l’artisan consiste, tout simplement, à mettre en valeur la beauté naturelle des cicatrices de l’objet qu’il répare. Ce qui demande une bonne dose d’humilité.

La symbolique est claire: le kintsugi, c’est aussi une philosophie de vie. Une façon de démontrer que ce qui est brisé peut être viable, que ce qui est vieux ou abîmé peut être utile. C’est une métaphore de la résilience et de la guérison. Ancrés par la laque et le métal de leurs cicatrices, les kintsugi deviennent plus résistants après avoir été rapiécés. Un peu comme nous, les humains, qui prenons de la force avec l’expérience et les épreuves. Comme quoi l’adage «On ne répare pas les pots cassés» ne tient pas la route!

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Envie de lire sur le sujet? L’auteure Céline Santini fait le parallèle entre cet art traditionnel et le processus de guérison dans Kinstugi, l’art de la résilience.

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