Comment devenir autonome affectivement

par louise sigouin en collaboration avec Marie-France Côté

Apprendre à être en relation saine avec les autres est un grand défi pour les êtres humains. Besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin de sentir qu’on est important et que notre existence a un sens, autant de manques que nous tentons de combler malgré nos maladresses. Répondre à nos besoins émotifs de façon adéquate et respectueuse commence d’abord par un regard honnête sur soi. Voici trois repères essentiels pour réussir à vivre plus harmonieusement nos relations interpersonnelles.



Identifier son mode d’entrée en relation

Il arrive souvent que notre parcours personnel parsemé d’embûches, de souffrances ou d’expériences difficiles nous ait laissé avec des besoins affectifs inassouvis (tendresse, reconnaissance, sécurité, fierté, liberté d’être….) Pour les satisfaire, nous optons pour des mécanismes de survie. D’une part, les personnes qui choisissent le mode «dépendant» n’hésiteront pas à réclamer haut et fort ce qu’elles veulent. De façon bien égocentrique mais attachante à la fois, elles ne ressentent aucune gêne à manifester leurs désirs et à les faire passer avant tout. D’autre part, les personnes qui optent pour le mode «co-dépendant» préfèrent calmer la tension dans les relations en s’occupant des autres plutôt que d’elles-mêmes. En prenant les choses en charge, elles se donnent ainsi le sentiment d’être utile, voire absolument indispensable au bien-être de ceux qui l’entourent. Ces comportements contraires s’attirent mais ne sont pas pour autant garants de relations satisfaisantes à long terme parce que l’un est à la merci de ses intérêts alors que l’autre carbure à tout faire sans jamais être satisfait. Vous vous reconnaissez ? Peu importe notre façon de fonctionner, il faut apprendre à modifier ces comportements de survie.

Choisir l’autonomie affective

Derrière des airs sûrs d’eux et confiants, les dépendants sont des personnes qui ont tendance à vivre de l’insécurité et qui ont peur d’être rejetées. Leur défi pour établir des relations saines consiste à se soucier réellement de l’autre avec respect et de poser des actions concrètes pour se responsabiliser face à leur propre vie. De leur côté, les co-dépendants qui sont toujours envahis par la culpabilité doivent cesser de s’étourdir en faisant mille et une choses pour prendre le temps de ressentir. Leur défi en relation est de contacter leur monde émotif, de reconnaître et nommer leurs besoins et leurs limites. En nommant clairement ce qui nous fait du bien, on ouvre la porte à des relations plus équitables et satisfaisantes dans lesquelles chacun a un espace pour s’exprimer, être entendu et honoré dans ce qu’il est.

Oser se montrer vulnérable

Notre peur d’être blessé à nouveau, ignoré ou même humilié face à ce que nous exprimons nous empêche souvent de nommer nos besoins réels. Mais quand nous avons le courage et l’humilité d’enlever notre carapace pour faire connaître nos souhaits sincères et nous ouvrir véritablement aux autres, nous agissons dans le respect de soi. Cela suscite inévitablement l’accueil et la bienveillance autour de nous. L’autonomie affective, c’est la capacité de voir à ses besoins pour construire des relations riches et épanouissantes dans tous les domaines. Même si on ne nous a pas appris à le faire naturellement à la base, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !

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