Jean-François Breau
Les bonheurs de Jean-François Breau sentent l’air salin du Nouveau-Brunswick, l’horizon à perte de vue, le soleil qui brille sur la mer. Ils respirent le plaisir, la pureté et font surtout réfléchir, en nous ramenant à l’essentiel d’une vie.
L’endroit où tu te sens le mieux au monde?
Dans les bras de ma blonde et ma fille, quand on se fait un câlin de famille. Surtout ces temps-ci, c’est tellement un contexte qui favorise les vrais moments. On arrête tout ce qu’on fait habituellement et on se concentre sur bâtir un château avec des coussins.
Une odeur qui te fait du bien à tout coup?
Celle de la mer quand j’arrive au Nouveau-Brunswick. Surtout au printemps, quand les glaces se brisent et que la pêche commence. L’odeur du bord de la mer m’apaise, me recentre et me donne de l’énergie.
Un moment de vie magique dont tu vas toujours te rappeler?
C’est plutôt plein de petits moments magiques. Ils se passent souvent après le souper, quand on danse et qu’on chante avec notre fille. On met de La Compagnie Créole, des chansons de Moana et de La Reine des neiges. Ces beaux moments où on devient spectateurs et où Léa nous présente ses spectacles.
Les plus belles choses qu’on ait dites de toi?
C’est venu d’un des garçons de mon ami Éloi Painchaud. Ils avaient une discussion de famille sur les choses qui avaient pour effet de les rassurer. Et l’un d’eux a répondu: la voix de Jean-François Breau. Ça m’a beaucoup touché!
Ton bonheur est à la campagne, à la mer, à la montagne ou en ville?
À la mer! Quand on dit à Léa qu’on s’en va au chalet en Acadie, ça veut dire qu’on s’en va passer de beaux moments sur le bord de la plage, à se baigner dans l’eau semi-froide. Je suis vraiment un gars de mer. Si tu m’embarques sur un bateau de pêche dans des vagues de 20 pieds, je m’en vais danser. Quand j’étais jeune, on partait des fois vers 4h du matin, et on allait lever des cages d’homards. Très tôt le matin, la mer est plus calme. Vers 7h, le soleil se lève et il reluit sur l’eau. À 8h30, on se faisait bouillir quelques homards pour déjeuner. On revenait au quai vers midi. Pour moi, ça fait partie des moments les plus merveilleux de ma vie.
Les 3 essentiels à ton bonheur?
La gratitude. À chaque soir, quand je me couche, je parle à mes anges. Je rends grâce à une force en haut qui nous surveille et qui nous guide. Je fais le bilan de ma journée. Je prends conscience de ce que j’ai. Et je les en remercie.
Les gens que j’aime autour de moi. Je suis un gars de réseau. J’ai besoin d’eux.
La santé. On est confrontés à ça aujourd’hui et on en mesure, plus que jamais, l’importance.
Ton objet préféré ?
Un chapelet, qui m’a été donné par Soeur Angèle. En 1998, j’ai participé au Festival de la chanson de Granby et j’avais besoin d’une présence qui allait faire en sorte que je ne me sente pas tout seul sur le « stage ». Mon père m’avait alors remis le chapelet de mon grand-père décédé quelques années auparavant. Et ça a marché! Et je l’ai conservé. Un jour, je suis allé en Corée du Sud pour faire des spectacles et je me suis fait voler mon chapelet dans ma loge. Mon père m’avait dit: « quelqu’un en avait plus besoin que toi! ». J’ai raconté cette histoire à Soeur Angèle et elle m’en a, par la suite, offert un qu’elle avait fait bénir. Depuis ce jour, quand je fais des événements qui me stressent, j’ai ce porte-bonheur avec moi. J’ai l’impression que j’ai une petite dose de courage de plus. Quand je faisais des comédies musicales, je me faisais coudre des petites pochettes à l’intérieur de mes costumes pour y mettre mon chapelet.
La pièce préférée de ta maison ?
Mon studio. (C’est là que Marie-Ève fait son émission de radio de la maison ces temps-ci.) Pour moi, c’est un lieu de création où se concrétise toutes mes idées. C’est mon terrain de jeu!
Un petit détail qui te met toujours de bonne humeur?
Les petits câlins de ma fille! Des fois, je suis en train de cuisiner et elle va courir vers moi pour me serrer dans ses bras.
Un voyage dont tu te rappelleras toute ta vie?
Mon voyage en Italie avec Marie-Ève. Ça a été un voyage qui nous a marqué parce qu’on a fait le bilan de notre vie de couple. Ça voulait dire aller dans des zones de non-dits, d’irritants, d’accumulations… Ça a été le moment où on s’est permis de mettre cartes sur table et de parler de ce qui pouvait éventuellement mettre en péril notre couple. Ça a solidifié notre amour. Il fallait se livrer à cet exercice afin de faire de la place pour accueillir un enfant dans notre couple. Et quelques mois plus tard, nous avons eu Léa.
La saison que tu préfères ?
Le printemps. C’est une saison où on anticipe l’été, mais où on commence déjà à profiter des belles journées. Il ne fait pas trop chaud. Au Nouveau-Brunswick, ça veut aussi dire que la pêche aux homards commence. Un village et une population côtière, ça vit vraiment au rythme des saisons.
Ton plus beau souvenir d’enfance?
C’est plutôt une époque de mon enfance. En Acadie, dans le cul-de-sac où on habitait, il y avait 4 maisons et c’était celles de mes cousins et mes cousines. Pendant les vacances de Noël, on jouait sur les bancs de neige jusqu’à 10-11h le soir en dessous des lampadaires. À côté, il y avait un aréna, une piscine et un parc. On jouait dehors à longueur de journée, on allait sur le bord de la mer. On cueillait des framboises dans les framboisiers sauvages derrière chez nous à côté de la rivière. On se faisait des « jumps » pour nos BMX. On se construisait des cabanes dans le bois. Quand j’étais ado, on se réunissait autour d’un feu à la plage. Ma jeunesse a été parfaite. Je ne remercierai jamais assez mes parents de nous avoir offert, à mes frères et moi, ce style de vie et de nous avoir élevé dans cet environnement.
Un film qui te fait du bien?
Avatar. J’aurais voulu vivre à Pandora, embarquer sur un dragon volant et courir dans le bois en marchant sur des nénuphars qui allument la nuit. Quand j’étais petit, j’ai toujours imaginé qu’il y avait une autre planète que la Terre sur laquelle on pouvait vivre. C’est un monde fantastique et imaginaire. C’est comme mon Peter Pan pour adulte.
Le livre qui a changé ta vie?
Sapiens : une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari. L’auteur y traite de sa vision de notre évolution. Ça nous donne un peu de recul sur nos comportements et nous procure de bonnes pistes de réflexions. Toutes les décisions qui ont été prises qui ont forgé les humains d’aujourd’hui, est-ce que ce sont nécessairement les bonnes? Est-ce qu’on répète toujours les mêmes erreurs? L’être humain me fascine et j’aime essayer de comprendre et d’en apprendre plus. Ce livre m’a vraiment marqué.
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