5 questions (qu’on a jamais osé poser!) à… une sexologue

5 questions à…, c’est une chronique qui nous donne accès aux connaissances et aux conseils de spécialistes dans un domaine nommé. Ici, pas de gêne, ni de tabou!! Que de l’apprentissage et des découvertes qui peuvent nous aider à cheminer.

On commence cette série avec la sexologue Marie-Ève Demers-Morabito qui répond à quelques interrogations sur différents sujets concernant le couple et la sexualité. Et elle répond même à des questions que l’on peut se poser depuis longtemps, mais qu’on n’ose pas demander.



No 1

La cause première de consultation d’un sexologue?

La plupart des gens consultent une sexologue pour des dysfonctions sexuelles. Chez l’homme, il s’agit plus souvent de troubles érectiles, d’éjaculation précoce ou retardée et de compulsion sexuelle. Du côté de la femme, on parle plutôt de manque de désir sexuel, d’agressions sexuelles et des difficultés à obtenir l’orgasme. Les problèmes conjugaux  sont également un motif de consultation fréquent. Les couples rencontrés cherchent entre autre à améliorer la communication, apprendre à mieux gérer leurs conflits, concilier le travail, la famille et le couple, trouver un terrain d’entente sur la fréquence des relations sexuelles, etc.

No 2

Comment être meilleur au lit?

Il faut d’abord connaître son corps et savoir comment se donner du plaisir à soi-même avant de pouvoir le partager avec notre partenaire. Pour se laisser aller au lit, il est nécessaire de mettre ses complexes physiques de côté et de savourer le moment présent tout en étant à l’écoute de ses sensations érotiques. Si l’on souhaitait dresser une liste des qualités essentielles aux meilleurs amants, on retrouverait la générosité, l’écoute du corps de l’autre, de l’imagination pour varier les plaisirs et une bonne capacité à communiquer ce que l’on veut. Il est aussi important de prendre son temps pour faire monter l’excitation sexuelle et de voir la sexualité comme un jeu où se mêlent sensualité et intensité.

No 3

La fréquence normale, ça ressemble à quoi?

Souvent, au tout début d’une relation amoureuse, c’est la phase de lune de miel où la plupart des gens font l’amour très souvent, presque chaque fois qu’ils en ont l’occasion. Il est normal que la fréquence des relations sexuelles diminue au fil du temps quand le phénomène de la nouveauté s’estompe et que la routine s’installe. Beaucoup de facteurs teintent la fréquence des relations sexuelles dans un couple (l’âge, l’état de santé, la complicité dans le couple, etc.) Il n’existe pas de fréquence normale pour s’envoyer en l’air! Cela dépend des envies et des besoins de chaque personne. Il ne sert à rien de se comparer aux autres et de se culpabiliser si on ne colle pas aux statistiques populaires qui est d’une ou deux fois par semaine. Il n’y a aucune règle à suivre. À chaque couple son propre rythme!

No 4

Perte de désir, à quel moment s’inquiéter?

Le désir sexuel fluctue en fonction de ce que l’on vit. Beaucoup de facteurs agissent sur la libido comme le stress, la fatigue, la maladie, la prise de médicaments, des mésententes conjugales, la dépression, la routine sexuelle, la ménopause, etc. Cela peut arriver à n’importe qui à n’importe quelle période de la vie. Il arrive qu’un manque de désir puisse durer quelques semaines et s’étendre sur plusieurs mois. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter tant et aussi longtemps que cette absence de désir sexuel ne cause pas de la souffrance ou un manque à la personne concernée. Comme une absence de libido peut causer des difficultés dans le couple, si cela persiste dans le temps (entre 3 à 6 mois et plus), il est important d’en discuter ensemble pour tenter d’en découvrir les causes et chercher des solutions. Il est parfois nécessaire de consulter un médecin en premier lieu pour éliminer les causes physiques. Si la cause est de nature psychologique, un suivi individuel ou en couple avec une sexologue peut être bénéfique pour déterminer les origines exactes et trouver des solutions pour retrouver l’envie de batifoler à nouveau!

No 5

Est-ce normal d’aimer la porno?

Certaines personnes aiment la glace à la vanille et d’autres préfèrent celle au chocolat. Tous les goûts sont dans la nature et ça s’applique aussi à nos préférences sexuelles. La pornographie est populaire car elle est un moyen qui permet d’obtenir une excitation sexuelle rapide et qui donne la possibilité de vivre certains fantasmes par procuration. Dans la porno, tout est permis, aucune place pour les tabous! Comme elle est très stimulante, elle peut causer une grande dépendance puisque sa consommation stimule la zone de la récompense dans le cerveau, au même titre que la drogue. Elle est donc à regarder avec modération. Elle déplaît à plusieurs femmes car elle est souvent dénuée de scénario, de douceur et de sensualité, mais elle est excitante pour d’autres. Il y a plusieurs types de pornographie. Si beaucoup de ces films présentent des femmes objets aux corps de rêve soumises aux désirs d’hommes dominants, il en existe aussi faite par des femmes qui vise un public féminin, mais qui peuvent aussi plaire aux hommes. De plus en plus de femmes consomment de la pornographie et il est libre à chacune de le faire ou non. À chacune ses préférences!

__

Merci à Marie-Eve Demers-Morabito, M.A., sexologue et psychothérapeute d’avoir gentiment accepté de répondre à nos questions.
Pour plus d’informations : www.masexologue.ca

 

Partager: