Ingrid St-Pierre

Les 3 essentiels à ton bonheur? 

Le bonheur de mon fils.

Le bonheur de mon chum.

Le bonheur de ma famille et des gens que j’aime.

Pour mon bonheur à moi, il faut que ces trois éléments soient réunis.

Une odeur qui te fait du bien à tout coup? 

J’ai vraiment une bonne mémoire olfactive et j’ai quelques odeurs qui m’imprègnent et qui me ramènent ailleurs. Il y a le parfum de ma mère. Je me le suis acheté et je le porte quand je m’ennuie. Je pense également à la maison de ma grand-mère. J’allais souvent dormir chez elle le vendredi soir. On avait notre petit rituel; elle me faisait couler un bain moussant au lait de chèvre et après, on s’enroulait dans la couverture électrique et on jouait au bingo à la télé. Pour moi, ces odeurs sont importantes parce qu’elles me rappellent ma famille.

L’endroit où tu te sens le mieux au monde? 

Dans les dernières années, j’ai tenté de mettre des petits points dans ma tête pour ancrer des endroits très spéciaux pour moi un peu partout dans le monde. C’est comme si je « punaisais » un petit morceau de mon âme à quelque part. Il y a 6 ans, à Kyoto, en regardant les montagnes de conifères respirer à côté de moi. À Ishigaki, une petite île au Japon. Ma maison d’enfance. Le terrain que mon grand-père a défriché sur le bord du Lac Témiscouata. Ce sont des endroits très sacrés pour moi.

Une journée où tu te sens belle, c’est une journée… 

Où j’ai plein de projets à réaliser et des défis à relever! Je me sens bien quand je me sens utile, inspirée, créative.

Un moment de vie magique dont tu vas toujours te rappeler?

J’en ai beaucoup parce que, depuis toujours, j’ai appris à m’émerveiller devant des petits riens. Mon premier voyage à vie, ça a été que des moments magiques. Je suis partie avec mon sac à dos pendant plus d’un mois en Polynésie française. J’ai nagé avec des tortues dans la nature, j’ai dormi à la belle étoile sur des îles inhabitées. En terme de magie, c’est pas mal mon « top »! Ça et la naissance de mon fils, bien sûr!

Les plus belles choses qu’on ait dites de toi? 

Ça vient des gens qui me connaissent depuis longtemps. C’est quand on me dit: « Ingrid, tu es exactement la même fille sur scène, à la télé, à la radio. Tu es la même que j’ai toujours connue ». C’est le plus beau cadeau!

Ton objet préféré ? 

J’ai des objets préférés qui sont reliés à des souvenirs.

Une photo de la maison de ma grand-mère quand j’étais petite. Cette image est vraiment une empreinte dans le temps. Elle est affichée dans ma chambre et elle est très très précieuse.

Les toiles de ma mère (qui est peintre) sont très importantes.

Les roches. Quand j’étais petite, j’avais une passion pour les roches. Je regardais en dessous, j’aimais les bibittes, je voulais comprendre; j’étais un apprenti archéologue. À la maison chez ma mère, je me souviens de l’emplacement de certaines roches avec lesquelles j’ai joué.

Ce sont des objets simples, mais qui me ramènent à une histoire.

La pièce préférée de ta maison ? 

Chez nous, c’est à aire ouverte. Il n’y a que les chambres qui sont fermées. Tout le reste est très vaste. On est toujours tous ensemble. Donc, en confinement, c’est un défi, haha. C’est une grande pièce familiale très colorée. Il y a beaucoup de toiles d’artistes qu’on aime, des photos, des jouets, des fleurs… C’est très vivant! Cette pièce, c’est celle qui parle le plus de nous.

Un petit détail qui te met toujours de bonne humeur? 

J’ai toujours un projet de voyage en préparation ou dans mes rêves. (Même si désormais, on va voyager autrement et c’est correct.) Je me rends compte que l’envie d’être dépaysée, ça me rend toujours heureuse. Sinon, à plus petite échelle, à chaque matin, mon chum me fait mon café et ça commence bien ma journée.

Un voyage dont tu te rappelleras toute ta vie? 

Le premier voyage que j’ai fait avec mon amoureux au Japon. On a réalisé qu’on était deux grands passionnés par ce pays et on a décidé d’y aller pendant plusieurs semaines, juste avant que notre fils apparaisse dans nos vies. (En fait, on l’a fabriqué pendant ce voyage.) On a visité Tokyo, Kyoto, Osaka. Ça a été le début d’une grande histoire d’amour avec le Japon. Je vais m’en souvenir toute ma vie.

La plus belle preuve d’amitié que tu as reçue? 

J’ai une amie, Camille, et elle est tellement importante pour moi. Une fille fabuleuse, qui m’inspire de par sa grandeur d’âme, son immense générosité, son intelligence et sa douceur. On partage aussi la scène, parce que c’est ma musicienne préférée au monde. Elle est violoncelliste. On se connait depuis plus 15 ans. On s’est rencontrées à Trois-Rivières, au tout début de ma carrière. C’est une amitié qui perdure dans le temps; on a changé ensemble, au même rythme, on s’est épaulées à travers tout ce qu’on a vécu. C’est une des personnes les plus importantes dans ma vie. Une des plus belles humaines aussi.

La saison que tu préfères ? 

Il y a un petit moment précieux dans chaque saison que j’attends avec impatience, mais je pense que je suis une fille d’été. J’aime la chaleur, les fleurs! J’ai un gros « trip » d’horticulture depuis quelques années. J’apprécie planter mes fleurs, mes bulbes et de faire du jardinage. Alors, l’été, c’est comme si tout se matérialise. Ça me fait du bien de jouer dans la terre! Et j’aime me baigner, surtout!

Ton rituel bien-être par excellence?

Je n’ai pas tant de rituel. J’essaie de m’écouter de plus en plus. Pour être bien, il faut parfois accepter qu’on ne le soit pas. Je suis très confrontée à ça avec tout le mouvement de « Ça va bien aller ». Être bien à tout prix, ça nous met une énorme pression. Être la parfaite blonde, la parfaite maman, celle qui cuisine bien, qui range tout, qui médite, qui fait de belles photos Instagram… Je me dis: « ça se peut que ça n’aille pas bien une journée et tu sais quoi… c’est pas grave! »

Ton plus beau souvenir d’enfance?

J’ai grandi en campagne. Avec mon frère et ma soeur, on a joué dehors, on a fait des cabanes dans les arbres, on s’est créés des pays imaginaires, on s’est baignés dans le lac, on a collectionné les lucioles… Mon enfance au complet est un souvenir fabuleux.

Ton bonheur est à la campagne, à la mer, à la montagne ou en ville?

Je ne suis pas une fille de ville, même si j’y habite en ce moment. Par contre, j’aime bien l’immersion totale dans un Tokyo complètement disjoncté. J’ai besoin de cette effervescence des villes. J’aime l’immensité de la mer et voir loin. J’ai besoin de la montagne, de l’air frais, de la campagne… Ça me prend un peu de tout ça. Mais ultimement, j’aimerais bien être basée à la campagne. Peut-être un jour…

Un film qui te fait du bien? 

J’en écoute plus beaucoup. Mais avec le confinement, on a décidé, mon chum et moi, de présenter à notre fils, les films qui nous ont marqués. Certains d’entre eux ont très bien vieillis. Récemment, on a écouté Capitaine Crochet. Je l’ai tellement regardé! Mon fils l’a écouté du début à la fin sans broncher. Ça m’a fait du bien de le voir à nouveau. Il me rappelle de bons souvenirs.

Le livre qui a changé ta vie?

Fanfan d’Alexandra Jardin. Ça m’a vraiment chamboulé. Ça m’a même viré un peu à l’envers. Ce livre a fait écho en dedans. Il a changé mon écriture et même un peu ma façon de vivre. J’aime beaucoup cet auteur, son style, sa manière d’aborder la vie… même s’il est critiqué et qu’il est un peu étrange… J’aime les gens étranges qui croient en leur propre philosophie et qui la fabriquent comme ils veulent.

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